du jeudi 23 au vendredi 24 mars 2023

Théâtre

Salle des fêtes

→ Annulation : jeudi 23 mars

Baptiste Amann / L’Annexe

© Pierre Planchenault
© Pierre Planchenault
© Pierre Planchenault

Présentation

Pour épargner à son frère, atteint de troubles psychiatriques, une énième hospitalisation, Marion et sa compagne Suzanne décident de l’associer à leur nouveau projet de vie : racheter le site d’une ancienne usine dans un petit village à la campagne pour le rénover et y habiter. Bientôt, leur projet animé par un désir de décroissance, d’ambitions éco-responsable et d’habitat partagé va se heurter à une réalité de terrain qui va les pousser dans des retranchements personnels insoupçonnés. Tout gravite autour de la salle des fêtes du village en question, qui permet d’évoquer l’évolution des personnages à travers une succession d’étapes : vœux du maire, loto annuel, bal du 14 Juillet… Salle des fêtes parle de la dualité entre le fait d’agir et celui d’espérer. Quand il n’y a plus de "bonne solution", l’espoir est-il pour autant à proscrire ? Ne peut-il pas être le principe actif de nos imaginaires en lutte avec l’implacabilité du monde ? En dépit de thématiques parfois graves (la précarité sociale, l’urgence écologique), un spectacle chaleureux et cathartique, qui rappelle que tout voir s’effondrer, c’est aussi voir apparaître un nouvel horizon.


Note d'intention
« (...) Après avoir développé pendant plusieurs années un projet de trilogie (Des territoires) dont l’ancrage géographique et politique se situait dans l’espace urbain (zone pavillonnaire et citées HLM) j’ai ressenti le besoin d'inscrire ma prochaine pièce dans un espace rural. 
En outre, les personnages de cette trilogie étaient englués dans l’histoire de leur quartier dont ils n’étaient pas parvenus à s’extraire. J’ai voulu imaginer en contrepoint des personnages qui ont eu le courage de changer de vie, tout en projetant sur eux la même vulnérabilité que la fratrie Des territoires
On assiste depuis une quinzaine d’années à l’émergence d’une nouvelle génération de néoruraux animée par un désir de décroissance et de modes de vie raisonnés. L’expérience du confinement semble même avoir accentue le phénomène. Au-delà de l’effet de mode, cet exode (relatif !) charrie avec lui une ambivalence qui oscille entre l'élan romantique de la quête de sens et le retranchement honteux qu’organise la peur en temps de crise. Que viennent chercher ces néoruraux à la campagne en réalité ? Une place où construire le monde de demain ou alors un refuge pour échapper à l’époque ? 
Ces réflexions m’ont amené à me demander si les utopies - que je croyais jusque-là mues par une forme d'optimisme - n’étaient pas plutôt générées par l’anxiété.  
Si on le considère d’un point de vue étymologique, le sens du mot « utopie » est approximativement ce qui est « sans lieu » qui « n’existe nulle part ». Un ailleurs en quelque sorte. Les générations qui nous ont précédé en regardant les étoiles, la mer, l’horizon, pouvaient projeter cet ailleurs spontanément. Aujourd’hui des milliers de satellites saturent l’espace, l’Amérique n’est plus à découvrir et le mur de Berlin est tombé. Il n’existe plus d'ailleurs. Et pourtant, comme l’écrit Vassili Golovanov dans son Eloge des voyages insensés, « c’est cet ailleurs sans lequel aucune création n’est possible, que nous cherchons. » 
Pour notre génération, née au mi-temps des années 80, qui a donc connu les effets de la révolution numérique, la réalité virtuelle a pu représenter cet eldorado.  
Mais il semblerait qu’un mouvement de réaction de l’autre côté de la manivelle ait été également à l’œuvre, en témoigne ce réinvestissement des campagnes et cette aspiration low-tech de toute une autre partie de cette même génération. L’ailleurs est peut-être aujourd’hui moins l’espace de la conquête que celui du retour. 
Pour l’esprit aventurier contemporain il convient finalement d’être à sa place, mais autrement. 
J’espère donc avec Salle des fêtes proposer une réflexion sur l’utopie comme cet autrement ; mais aussi sur la dualité entre le fait d’agir et celui d’espérer. Quand il n’y a plus de « bonnes solutions », l’espoir est-il pour autant à proscrire ? Sans doute lorsqu’il est mêlé à la croyance, car il devient dévotion, donc inaction.  
Mais en quoi l’espoir, débarrassé de ses certitudes, ne pourrait-il pas être le principe actif de nos imaginaires en lutte avec l’implacabilité du monde, et en cela, le gardien de notre humanité ? » 
Baptiste Amann 


Biographie
Baptiste Amann
est né à Avignon en 1986. Il suit une formation de comédien à l’ERACM de 2004 à 2007. Sensibilisé à l’écriture contemporaine par les auteurs-metteurs en scène avec lesquels il travaille à la sortie de l’école (Hubert Colas, Daniel Danis, David Lescot), il développe, en parallèle de son activité d’acteur, sa propre démarche d’écriture.  
En 2010, il co-fonde avec Solal Bouloudnine, Victor Lenoble et Olivier Veillon, L’Outil, une plateforme de production qui réunit les travaux de chacun. Il est membre actif de l’IRMAR (Institut des Recherches Menant A Rien).  
Il mène depuis 2013 un grand chantier d’écriture et de mise en scène : Des territoires, une trilogie qu’il compose avec des acteurs rencontrés au moment de sa formation. Ecrit en 2013, le premier volet de la trilogie, Des territoires (Nous sifflerons la Marseillaise…) reçoit les encouragements du CNT en 2015.  
Le spectacle est créé en 2016 au Glob Théâtre à Bordeaux puis à Théâtre Ouvert et à la Comédie de Reims. Il sera repris en tournée au ZEF - scène nationale de Marseille, au TnBA, au CentQuatre-Paris mais aussi à Toulouse, Rochefort, Narbonne, Auch, Florac etc...  
En 2017, il reçoit le Prix Bernard-Marie Koltès des lycéens, initié par le TNS, pour sa pièce Des territoires (Nous sifflerons la Marseillaise…) et l’aide à la création d’Artcena pour le second volet de sa trilogie Des territoires (...d’une prison l’autre…).  
En mai, il mène un premier chantier sur ce texte dans le cadre d’une EPAT (Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre) à Théâtre Ouvert.  
Le spectacle est créé en septembre 2017 pour le festival Actoral au Merlan scène nationale de Marseille, puis à la Comédie de Reims, à Paris au Théâtre de la Bastille pour le Festival d’Automne, à Bordeaux, Toulouse, Auch et repris la saison suivante en tournée. 
Auteur associé à la Comédie de Reims de 2015 à 2018, il écrit trois pièces pour le metteur en scène Rémy Barché : Les fondamentaux (2015), DETER’ (2016), et La Truite (2017).  
En 2018, avec Morgan Helou (administrateur), il créé L’ANNEXE à Bordeaux, une structure administrative jumelle de l’OUTIL qui produira désormais ses spectacles.  
La compagnie produit l’ultime volet de sa trilogie Des territoires (...et tout sera pardonné?).  
Le texte reçoit l’aide à la création d’Artcena en 2018. Le spectacle est créé en novembre 2019 à la Comédie de Béthune, puis au ZEF - svène nationale de Marseille, la Garance à Cavaillon, au Théâtre de la Bastille à Paris, au TnBA, à L’Empreinte à Brive.  
La même année, il écrit Rapport sur toi pour le spectacle de sortie des élèves de la Comédie de Reims mis en scène par Rémy Barché en Juin 2019. 
En mai 2019, à la suite d’une invitation de Renaud Cojo, le solo Grandes Surfaces est créé dans le cadre du festival Discotake à Bordeaux puis repris en tournée.  
Il intervient également dans les écoles supérieures d’art dramatique (ERACM, ESTBA) en qualité d’auteur-metteur en scène. Il a notamment écrit et mise en scène pour l’ensemble 28 de l’ERACM la pièce Amours premiers (fugue), créée en février 2021 à l’IMMS.  
Il créé en 2021 Des territoires Trilogie pour la 75ème édition du Festival d'Avignon.  
En janvier 2022, il créera Jamais dormir, texte et création inédits pour la jeunesse dans le cadre du festival Odyssées en Yvelines.  
Sa prochaine création, Salle des fêtes, est prévue en octobre 2022.  
De 2018 à 2021, il a été artiste associé au ZEF – scène nationale de Marseille et à la Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France (direction Cécile Backès).  
Il devient artiste compagnon du TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine en 2019.  
Depuis janvier 2021, il est associé au Méta CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine et depuis juillet 2021 à la Comédie de Béthune CDN des Hauts-de-France (direction Cédric Gourmelon).  
Depuis le 1er janvier 2022, il est également associé au Nouveau théâtre de Montreuil - centre dramatique national.  
De 2017 à 2020, il intègre dispositif d’échange européen «Fabulamundi. Playwriting Europe beyond borders ?».  
Il est édité par les éditions Tapuscrit/Théâtre Ouvert.

 

Séances et tarifs

Générique

Texte : Baptiste Amann (paru aux éditions Tapuscrit/Théâtre Ouvert) • Mise en scène : Baptiste Amann • Collaboratrice artistique : Amélie Enon • Interprètes : Olivier Brunhes, Alexandra Castellon, Julien Geffroy, Suzanne Jeanjean, Lisa Kramarz, Caroline Menon-Bertheux, Rémi Mesnard, Yohann Pisiou, Samuel Réhault et Marion Verstraeten • Création lumière et scénographie : Florent Jacob • Création sonore : Léon Blomme • Plateau et régie scène : Philippe Couturier • Construction décor : Ateliers de La Comédie de Saint-Etienne - CDN • Costumes : Suzanne Aubert • Création du hibou : Estelle Couturier-Chatellain • Régie générale : François Duguest • Direction de production :Morgan Hélou • Administration : Elisa Miffurc


Production : L’Annexe • Coproduction : Comédie de Béthune CDN des Hauts-de-France ; Comédie de Saint-Etienne ; TnBA - Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine ; Le Méta - CDN de Poitiers – Nouvelle Aquitaine ; OARA Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine ; Théâtre Dijon Bourgogne CDN ; Théâtre Public de Montreuil - Centre dramatique national ; LE ZEF - scène nationale de Marseille ; CNDC - Théâtre Ouvert ; Scène nationale du Sud-Aquitain • Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC, Région SUD et Fonds SACD Théâtre • Ce texte est lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques – ARTCENA.

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