Le vendredi 02 février 2024 à 20h

Danse

Rive

Dalila Belaza

Hiya compagnie

© Luca Ianelli
© Luca Ianelli

Présentation

La chorégraphe Dalila Belaza s’empare d’une démarche artistique et philosophique pour orchestrer une danse de l’abstraction, intense et virevoltante, qui donne à voir l’humanité comme un paysage vivant. 

D’un pas de bourrée épidémique et exalté, le rythme s’installe jusqu’à posséder les corps effrénés des dix interprètes. Un rythme qui, en persistant, se propage et se transmet, comme par glissement d’une réalité à une autre, d’une communauté à une autre… Ce déploiement dans le corps et l’espace s’appréhende au travers d’un chaos ordonné, d’une transe libre et composée, que la chorégraphe veut comme une confluence de la danse folklorique et contemporaine. Faisant dialoguer la tradition des rituels avec la modernité de la gestuelle, sur des musiques cadencées et envoutantes, un langage sans contour se dessine. Un lieu où l’altérité s’efforce d’être prospectée, où des mondes lointains se mêlent, d’un bord à l’autre de la rive. Pour révéler, in fine, ce qu’il y a de commun, de vivant et d’intemporel.


Intentions

Communauté
« La question de la communauté me parle d’une nature de lien rare dans le sens d’être et de faire corps ensemble. Transposée au plateau cette notion de communauté est pour moi l’occasion de faire s’incarner un corps unique et symphonique qui donne à voir l’humanité comme un paysage vivant.
L'expérience de Au coeur, ma pièce précédente, avait contribué à me projeter à partir d’un grand ensemble ce qui m’a permis d’appréhender le groupe avant l’individu et de considérer ce que je pouvais créer de commun qui pouvait lier un nombre conséquent de personnes à travers une expérience de danse. Une expérience qui plongerait chacun au cœur d’un espace intérieur où se créent des paysages de perception reliant et accordant l’humain à son contexte.
C’est dans ce sens, aujourd’hui, que je souhaite inviter 10 danseurs à participer à cette création ; car le nombre peut créer l’exaltation quand ce qui nous meut est assez fort pour nous lier. Chacun, alors, trouve sa place en relation aux autres. On s’équilibre nécessairement les uns les autres. »

Intention
« Pour Rive, je fais le choix de travailler sur la question du rythme comme fil rouge. Mon point de départ est le pas de la bourrée qui se transmet d’une communauté à une autre comme par glissement d’une réalité à une autre. Je cherche ce qui peut naître de la persistance rythmique de ce pas et son possible déploiement dans le corps et dans l’espace. Un rythme qui en persistant peut manifester une intensité tellurique et se propager.
Dans cette pièce, l’humain se laisse traverser et se dépouille des représentations pour entrer dans une danse vibratoire qui le relie à une dimension au-delà de sa condition. Un état de sensibilité qui autorise un mouvement à la fois libre et composé. Cherchant à ce que le corps devienne autre chose, traversé par d’innombrables images et dans des variations rythmiques allant de la lenteur à la vitesse. Cherchant à atteindre une forme de liesse.
Je me représente l’apparition des danseurs dans la pièce comme un élément qui permet au temps sur le plateau de changer de valeur mais aussi comme une présence au seuil de la réalité et de l’immatérialité. Tout à la fois une hallucination, un écho, un atavisme.
Mon intention, dans Rive est clairement de poursuivre une recherche qui me tient à coeur et qui participe de rassembler et de questionner l’altérité, des altérités. Inventer des formes de cérémonies où des mondes lointains se mêlent, me sert à révéler ce qu’il y a de commun, de vivant et d’intemporel. Un geste qui manifeste autant la mémoire que l’oubli. En ce sens, Rive développe et amplifie le geste initié dans Au coeur en emmenant de l’autre côté de la rive sur le terrain d’un langage sans contour, hors du temps pour parvenir à un état de transcendance. »


Biographie
Chorégraphe et interprète, Dalila Belaza cherche à travers la danse un territoire utopique où l’intime et l’universel se rencontrent comme deux horizons infinis. Dalila Belaza s’est d’abord illustrée comme interprète et partenaire artistique de sa sœur, la chorégraphe Nacera Belaza. Par leurs recherches autour de mémoires profondes du corps et d’une danse habitée par un espace intérieur sans limite ; elles ont construit une voie signifiante du paysage chorégraphique. Sur la base de cet ancrage, au fil du temps, la nécessité de donner voix et forme à des questions personnelles s’est imposée à elle. Une trajectoire qui l’amène à poursuivre différents questionnements en étendant ce champ de l’être à d’autres réalités. Ainsi depuis maintenant plusieurs années, Dalila mène ses propres projets et développe un travail qui sonde les thématiques de l’identité et creuse la question du dialogue entre danse rituelle et abstraction. Elle cherche à travers la danse « un territoire utopique où l’intime et l’universel se rencontrent comme deux horizons infinis. » « Je recherche le récit intime, mystérieux et immuable qui sommeille en nous. Ce qui parle de l’être dans un sens essentiel et qui peut rassembler. Je crée pour cela les conditions qui permettent d’ouvrir, de questionner l’intime ; comme pour en extraire une histoire des hommes réinventée. »
Fin 2020, Dalila Belaza crée hiya compagnie afin d’assurer le développement et la pérennité de ses projets personnels. Elle crée, depuis lors, trois nouvelles pièces Au cœur, Figures et Rive qui croisent les langages de la danse folklorique et de la danse contemporaine. Ces pièces dépeignent une aventure à la fois artistique et philosophique.  La Fondation d’entreprise Hermès, la DRAC Ile-de-France, et de précieux partenaires tels que le Théâtre de la Ville, le BNM – Direction (La) Horde, La Briqueterie-CNDC du Val de Marne soutiennent le travail de Dalila depuis Au cœur.

 

Voir, écouter et lire

L'Oeil d'Olivier

Elle entraîne ses neuf interprètes vers des horizons très variés. Corps emportés par quelques déferlantes tourbillonnantes ou manipulés tels des pantins désarticulés, ils habitent la scène de leur présence rendue magnétique par un jeu de lumières particulièrement ciselé.

Séances et tarifs

Générique

Direction artistique et chorégraphie : Dalila Belaza • Création pour dix interprètes - avec : Jamil Attar, Paulin Banc, Dalila Belaza, Erica Bravini, Adam Chado, Mohammed Ech-Charquaouy, Andrés Garcia Martinez, Charlotte Virgile • Régisseur lumière : Sébastien Marc • Régisseur son : Brice Thiérion • Photos : Luca-ianelli


Production : hiya compagnie – association jour • Coproduction : Festival Montpellier Danse 2023, Théâtre de la Ville – Paris, Charleroi Danse et dans le cadre de l’accueil studio : CCN2 Grenoble, CNDC Angers • Avec le soutien de la Briqueterie CDCN Val-de-Marne, CCN – Ballet de National de Marseille, Centre national de la danse CND – Pantin

 

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