du mercredi 11 au jeudi 12 février 2026


Présentation
« Quand on demande à quelqu’un de sauter, son attention se dirige surtout sur l’action du saut et le masque tombe, ainsi apparaît la véritable personne. »
Cette citation du photographe américain Philippe Halsman est le point de départ et le principe de cette pièce de 2014, qui a rendu célèbre la chorégraphe Jan Martens. Embarqué dans une mécanique complexe et épuisante, chaque interprète s’efforce d’atteindre la perfection, de tenir la cadence du collectif. Puis les faux pas, les erreurs surgissent… et le véritable visage apparaît. Ni musique, ni mélodie pour accompagner l’effort : la bande son est celle des sauts des 14 interprètes, des réceptions et crissements de leurs baskets sur scène. Alors l’invitation à réfléchir devient une évidence : le spectateur envisage-t-il la souffrance qu’il observe ici comme à une corrida ? Où la frontière entre l’art et le divertissement se situe-t-elle ?
Lors de sa création, ce petit bijou du chorégraphe Jan Martens avait suscité une pluie d’éloges. Onze ans après sa création, le propos et son langage restent d’une même actualité.
À PROPOS DE LA RÉINTERPRÉTATION
Avec la réinterprétation par une nouvelle génération de danseur·euse·s, d'autres questions émergent : À partir de quel moment une oeuvre devient-elle un classique ? Comment aborder l'héritage de la danse ? Peut-on apporter de la durabilité aux arts de la scène en redonnant vie à une oeuvre existante ? Que pouvons-nous transmettre à une nouvelle génération alors que l’équipe originale est encore présente ? L’équipe originale peut-elle contribuer à la transmission de l'oeuvre avant que son essence ne disparaisse ?
Jan Martens est convaincu qu'il est important que l'équipe artistique de 2014 soit impliquée et reconnue comme faisant partie de ce renouveau. À la recherche de ce qui est possible, les danseur·euse·s ont contribué à déterminer la forme finale de la pièce à l’époque : la durée du spectacle, les répétitions sans fin, les sauts, etc. ont été testés et confirmés avec l’équipe originale en 2014. Ils ont porté l’oeuvre pendant quatre saisons, ce qui leur a permis d'acquérir des connaissances et une expérience considérables, qui sont extrêmement précieuses pour la nouvelle équipe.
Le son des sauts forme une composition de musique minimale dans un spectacle par ailleurs sans musique. Jan Martens est curieux de voir comment le nouveau matériel gestuel des danseur·euse·s influencera la composition sonore de THE DOG DAYS ARE OVER 2.0.
Cette reprise est la première au sein de GRIP. Pourquoi cette oeuvre et pourquoi maintenant ? Les questions sur l'art et le divertissement sont de nouveau d'actualité et, une fois de plus, la culture subit des coupes budgétaires importantes en Europe. Mais pour Jan Martens, l'ambition est avant tout de recréer la performance avec l'apport d'une nouvelle génération de danseur·euse·s sans perdre l'ADN de la performance de 2014.
BIOGRAPHIE
Jan Martens (°1984, Belgique) a étudié à l’Académie de danse Fontys à Tilburg aux Pays-Bas et a achevé sa formation de danse en 2006 au Conservatoire royal d’Anvers (École supérieure Artesis). Depuis 2010, il crée sa propre œuvre chorégraphique qui, chemin faisant, est portée à la scène avec une régularité croissante devant des publics nationaux et internationaux.
L’œuvre de Jan Martens se nourrit de la conviction que chaque corps est en mesure de communiquer et a quelque chose à raconter. La communication directe se traduit par une forme transparente. Son œuvre est comme une retraite où la notion du temps redevient tangible et qui offre de la latitude à l’observation, l’émotion et la réflexion. Pour atteindre cet objectif, il ne conçoit pas tant son propre vocabulaire gestuel, mais travaille et réutilise des idiolectes existants dans un contexte différent afin de permettre à de nouvelles idées d’émerger. Dans chaque nouvelle œuvre, il tente de redessiner la relation entre public et performeur.
Le premier spectacle de Jan Martens, I CAN RIDE A HORSE WHILST JUGGLING SO MARRY ME (2010), brossait le portrait d’une génération de jeunes femmes dans une société dominée par les réseaux sociaux. Ensuite, il a réalisé deux duos à Frascati à Amsterdam : A SMALL GUIDE ON HOW TO TREAT YOUR LIFETIME COMPANION (2011), sélectionné par la plate-forme Aerowaves en 2011 et SWEAT BABY SWEAT (2011), sélectionné par les festivals Dansdagen 2012 et Circuit X 2013. Ensuite, il a créé trois productions sur la beauté non conventionnelle avec des performeurs dont les corps ne répondent pas aux critères habituels de la danse contemporaine : BIS (2012) pour Truus Bronkhorst alors âgé de 62 ans, LA BÊTE (2013) pour la jeune actrice Joke Emmers, et VICTOR (2013), un duo pour un garçon et un adulte que Jan Martens a créé en collaboration avec le metteur en scène Peter Seynaeve.
En 2014, Jan Martens a choisi le saut comme un mouvement central du spectacle de groupe THE DOG DAYS ARE OVER (2014) qui a été sélectionné Het Theater festival Vlaanderen. Le spectacle est toujours en tournée, de même que le solo ODE TO THE ATTEMPT (2014) et le projet THE COMMON PEOPLE (2016), un spectacle qui est à la fois une expérience sociale et un atelier créé en collaboration avec le metteur en scène Lukas Dhont. En 2017, Jan Martens crée RULE OF THREE, une collaboration avec l’artiste acousticien américain NAH. Dans PASSING THE BECHDEL TEST (2018), Jan Martens choisit résolument d’utiliser uniquement la parole et les 13 jeunes de fABULEUS s’emparent des mots d’un grand éventail d’écrivaines et de penseures pour aborder des thèmes comme les stéréotypes et le féminisme. Début 2019, lostmovements a eu sa première. Les cheminements artistiques des danseurs et chorégraphes Marc Vanrunxt et Jan Martens se sont régulièrement croisés par le passé et se retrouvent sur un solo pour Jan Martens. Marc Vanrunxt était déjà présent au début des années quatre-vingt, aux prémices de la nouvelle vague de la danse flamande.
En 20/21, Martens s’est concentré sur la première de any attempt will end in crushed bodies and shattered bones (première le 18 juillet 2021 au Festival d’Avignon). Une pièce de groupe pour dix-sept danseur·euse·s âgés de 18 à 71 ans. Il a travaillé également sur le solo ELISABETH GETS HER WAY qu’il danse lui-même (première le 12 juillet 2021 au Julidans, Amsterdam).
Depuis 2022, Jan Martens combine son rôle de codirecteur artistique chez GRIP avec celui d'artiste associé à l'Opera Ballet Vlaanderen. Avec FUTUR PROCHE, il a créé un spectacle sur l'avenir imminent avec quinze danseur·euse·s de l'OBV, deux enfants et la claveciniste Goska Isphording. La production a été présentée en première mondiale le 19 juillet 2022 à la Cour d'honneur du Festival d'Avignon. Dans le cadre du programme MARTENS / THE KEERSMAEKER / BROWN, Jan a créé GRACIELA QUINTET sur une musique de Graciela Paraskevaídis en mai-juin 2024 et retravaillé une section de son solo ELISABETH GETS HER WAY en musique de Stephen Montague à ON SPEED.
Le 21 mars 2024, VOICE NOISE est présenté pour la première fois à De Singel à Anvers, avec un mélange éclectique de pièces musicales oubliées des 100 dernières années, dans lesquelles la voix de femmes occupe une place centrale. Ensemble, six danseur·euse·s réunissent les deux thèmes majeurs du langage chorégraphique de Martens : son obsession pour les nombres, la géométrie et les schémas, d'une part, et son amour pour le langage corporel unique de chaque danseur, d'autre part.
En mai 2025, CANCEL BERTHA sera présenté en première, une nouvelle création pour Carte Blanche, la compagnie nationale norvégienne de danse contemporaine, basée à Bergen et en tournée dans le monde entier. En septembre, THE DOG DAYS ARE OVER 2.0 fera sa première mondiale à la Biennale de la danse de Lyon : Jan Martens et GRIP recréent ce spectacle réussi de 2014 avec une nouvelle équipe. En 2026, Jan Martens créera pour le Nederlands Dans Theater (NDT) et collaborera avec un grand ensemble de danseurs, sur Pretty de Julia Wolfe et GG Concerto de Hanna Kulenty.
Jan Martens a remporté le prix Prins Bernard du Fonds culturel néerlandais du Nord-Brabant en 2014 et le prestigieux prix Charlotte Köhler en 2015.
Il est artiste associé chez DE SINGEL Anvers, La Comédie de Clermont-Ferrand SN, Opera Ballet Vlaanderen, Maison de la danse/Pôle européen de création, en soutien à la Biennale de Lyon.
Voir, écouter et lire
Het Nieuwsblad
Ouvrez tous vos pores à ce joyau. Et surtout, n'oubliez pas de respirer.
Les Échos
Une œuvre en empathie avec le monde.
De Volkskrant
THE DOG DAYS ARE OVER laisse une impression indélébile. Un exploit impressionnant d'endurance parfaitement synchronisée.
The New York Times
La danse de longue haleine comme une séance d'entraînement brutale.
Séances et tarifs
Générique
Avec : Chorégraphie : Jan Martens • Assistanat artistique : Naomi Gibson • Assistanat artistique / Coaching : Steven Michel, Piet Defrancq • Interprètes : Pierre Bastin, Camilla Bundel, Jim Buskens, Zoë Chungong, Simon Lelièvre, Florence Lenon, Elisha Mercelina, Dan Mussett, Pierre Adrien Touret, Zora Westbroek, Maisie Woodford, Paolo Yao • Interprètes d’origine : Piet Defrancq, Naomi Gibson, Nelle Hens, Julien Josse, Kimmy Ligtvoet, Cherish Menzo, Steven Michel, Laura Vanborm et/ou Morgane Ribbens, Ilse Ghekiere, Victor Dumont, Connor Schumacher, Caspar Knops, Amerigo Delli Bove, Daniel Barkan • Dramaturgie : Renée Copraij • Stylisme de costumes : Sofie Durnez • Lumière : Jan Fedinger • Régie : Jan Lettany, Michel Spang, Elke Verachtert, Nele Verreyken • Graphisme : Nick Mattan
Production : GRIP (Hanne Doms, Anneleen Hermans, Rudi Meulemans, Klaartje Oerlemans, Jennifer Piasecki, Sylvie Svanberg, Nele Verreyken) • Diffusion internationale : A propic / Line Rousseau, Marion Gauvent • Partenaires 2023–2027 : La Comédie de Clermont-Ferrand SN, Maison de la danse, Lyon / Pôle européen de création, en soutien à la Biennale de la danse • DOG DAYS 2014 Coproduction : Frascati Producties, SPRING performing arts festival, DansBrabant, La Briqueterie CDC du Val-de-Marne, tanzhaus nrw et TAKT Dommelhof • DOG DAYS 2025 Coproduction : Theater Rotterdam, DE SINGEL, Perpodium • DOG DAYS 2014 Avec le soutien financier du : gouvernement flamand et Performing Arts Fund NL • DOG DAYS 2025 Avec le soutien financier du : gouvernement flamand, Tax Shelter du gouvernement fédéral belge via Cronos Invest • DOG DAYS 2014 Avec le soutien de : workspacebrussels, wpZimmer • DOG DAYS 2014 Remerciements : Dansateliers, Conny Janssen Danst, JAN, ICKamsterdam • DOG DAYS 2025 Remerciements : Opera Ballet Vlaanderen, c o r s o • Avec le soutien de : Dance Reflections by Van Cleef & Arpels