du mercredi 10 au jeudi 11 décembre 2025

DANSE

Gounouj

Léo Lerus

Zimarèl

© Laurent Philippe
© Laurent Philippe
© Laurent Philippe
© Laurent Philippe

Présentation

Gounouj – grenouille en créole - est un spectacle chorégraphique qui bondit au cœur d’un monde en mutation. Dans cette pièce pour quatre danseurs et danseuses, Léo Lérus célèbre la vie dans ce qu’elle a de plus instinctif et vulnérable.   
 
Née d’un travail amorcé en pleine nature, sur le site protégé de Gros-Morne et Grande-Anse en Guadeloupe, Gounouj explore les liens subtils entre danse, émotions et environnement. Cette pièce cherche un état de groove, une résonance animale entre l’intériorité des interprètes et leur milieu. Une expérience sensorielle immersive où les sons et lumières réagissent aux frémissements des corps. Reliés par des connexions invisibles, semblables aux ramifications d’un rhizome, les corps s’unissent ou se singularisent. Mi-humains, mi-gounoujs, les danseurs et danseuses développent une chorégraphie organique qui souligne les variations subtiles de cet écosystème entre mélancolie, saudade et révolte...  
 
De cette association jaillit une tension poétique à la croisée de la danse contemporaine et de la tradition caribéenne. Ni fable, ni documentaire Gounouj est une rencontre avec un geste chorégraphique à la fois sensible et engagé. Une danse hybride pleine de nuances, entre force et fragilité, ancrage et transformation, pour une véritable ode à la biodiversité. 


PRÉSENTATION GOUNOUJ

Gounouj puise son inspiration dans le site de Gros Morne / Grande-Anse (Deshaies, Guadeloupe), là-même où une première version de 30 minutes, “in situ”, pour un trio de danseurs, a été créée les 15 et 16 décembre 2022, dans le cadre du dispositif « Mondes nouveaux » initié par le Ministère de la Culture. Une des caractéristiques descriptives de Gros Morne/ Grande-Anse est celle d’être à un stade climacique, c’est-à-dire d’être un milieu où faune, flore, conditions atmosphériques notamment, sont à un point d'équilibre parfait. Or, le maintien de cet état est aujourd'hui compromis sous l'influence des actions humaines. En effet, la question de la préservation de nos environnements amène actuellement un ressenti complexe pouvant mêler affliction, découragement, dépit et en même temps espoir, langueur vers du positif.

Cette alliance de sentiments a priori contradictoires trouve une résonance dans les notions de saudade et de bousyè. Saudade [sodadʒi] est un mot portugais qui n’a pas d'équivalent en français. Il définit un état émotionnel complexe entre nostalgie, douce tristesse et espoir, dans un rapport au temps qui passe. Bousyè [bu:sjɛ] est quant à lui un mot créole décrivant au sens propre l’état d’un crustacé en période de mue. Ce processus signifie que sa carapace se ramollit et se fragilise afin de permettre la création d’une nouvelle carapace plus grande. Au sens figuré, c’est l’acceptation par une personne de sa vulnérabilité, d'être à fleur de peau afin de permettre son développement non seulement inévitable mais nécessaire. Ces deux notions de saudade et de bousyè amènent une "tension entre contraires"* qui nourrit la pièce Gounouj.

Dans Gounouj, les danseurs (le trio de la version in situ devenu quartet) témoignent par leurs mouvements de leur passage par ces états polarisants. Avec une inspiration affirmée dans la culture guadeloupéenne, les interprètes jouent avec les notions d'équilibre et de déséquilibre présentes dans la danse gwoka, mais également dans la relation complexe et fine qui lie le dansè et le makè du Léwoz. La version plateau s’attache à créer des conditions scénographiques rappelant l’atmosphère singulière de ce site d’inspiration, de son environnement et de ses spécificités sonores notamment. Il s’agit moins d’apporter les éléments figuratifs du site sur scène, que d’en trouver l’essence pour en recréer les vibrations particulières. La création de lumière joue ainsi des nuances subtiles et progressives du coucher de soleil observées grâce à l’expérience in situ. Concernant le développement sonore et musical, Gounouj inclut des enregistrements du site tel que les chants d’oiseaux, la sonorité d’une mer agitée, et bien sûr le réveil de la symphonie des grenouilles qui s’opère de manière caractéristique dès le crépuscule, frontière entre deux états, diurne et nocturne.

Gounouj veut dire grenouille en créole, dans certaines régions de la Guadeloupe.

*Adelino Braz, « L’intraduisible en question: l’étude de la saudade », RiLUnE, 2006 »


BIOGRAPHIE

Léo Lérus est né aux Abymes, en Guadeloupe, en 1980. Sa première école est celle de la chorégraphe et pédagogue Léna Blou. Il y découvre la danse traditionnelle gwo ka et les danses contemporaine et classique. Puis il intègre à 14 ans le CNSMDP afin d’y poursuivre sa formation contemporaine. En 1999, il débute son parcours d’interprète au sein de différentes compagnies dont la Batsheva Dance Company.

Dans la continuité des différents artistes avec lesquels il a travaillé, il signe ses premières pièces dès 2010.

Affirmant un attachement à la veine du gwo ka et à son île natale, Léo Lérus se lance dans une expérimentation continuelle, tout en respectant et creusant son héritage culturel. Il a notamment créé les pièces Entropie (2019), prix du Public du concours PODIUM 2021 organisé par Le Pacifique CDCN Grenoble Auvergne Rhône-Alpes ; et plus récemment Gounouj – in situ, lauréate du dispositif « Mondes nouveaux » initié par le ministère de la Culture. 

Voir, écouter et lire

Libération

Le pressentiment d’une possible disparition, un jour, de ces paysages et de ces espèces forme la ligne de basse si joliment mélancolique de Gounouj, création en forme de berceuse tropicale hypnotique.

Ève Beauvallet

Télérama

Loin de tout réalisme, les danseurs offrent des suites de mouvements où chacun va selon son rythme et ses propres équilibres

Emmanuelle Bouchez

Sceneweb

Exécutant des petits pas, qui font écho une subtile salsa, ou des tours sur eux même, les interprètes ne sont pas à l’unisson, mais paraissent toutefois reliés par des fils invisibles. Au gré de leur déplacement, ils expérimentent ces liens, plus ou moins proches, tournant les uns autour des autres, s’appuyant parfois sur le corps de l’autre. Une connexion rhizomique se déploie, serpente et évolue toujours en collectif

Belinda Mathieu

Séances et tarifs

Générique

Chorégraphie : Léo Lérus en collaboration avec les danseurs • Danseurs : Robert Cornejo, Arnaud Bacharach, Andréa Moufounda, Johana Maledon • Assistante chorégraphique : Asha Thomas • Concept musical : Léo Lérus • Composition musicale et création dispositif interactif sonore : Denis Guivarc’h, Gilbert Nouno, Arnaud Bacharach • Percussionniste enregistré : Arnaud Dolmen • Samples voix : Napoléon Magloire • Création lumière, direction technique : Chloé Bouju • Costumes : Bénédicte Blaison • Production : Compagnie Zimarèl / Léo Lérus • Diffusion : La Magnanerie


Production : VIADANSE – Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort / La Filature, Scène nationale de Mulhouse / CCN - Ballet de l'Opéra national du Rhin dans le cadre du dispositif accueil studio 2023 / POLE-SUD Centre de Développement Chorégraphique National, Strasbourg / CNDC Angers / L'Artchipel, Scène nationale de la Guadeloupe / TROIS-CL Luxembourg / Dispositif Récif – Karukera Ballet. • Avec la collaboration de : Moka Production. • Une création réalisée dans le cadre du programme de soutien à la création artistique Mondes nouveaux. • La Compagnie Zimarèl / Léo Lérus est conventionnée par la DAC Guadeloupe. • Elle est accompagnée par le Dispositif Rhizomes. • Léo Lérus est artiste associé à VIADANSE – Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort. • Ce projet est soutenu par : le Fonds d'aide aux échanges artistiques et culturels (FEAC), l’Adami et le Groupe Caisse des dépôts. • Remerciements à : Léna Blou, Delphine Cammal, Didier Lambert et le Conservatoire du Littoral, Anne-Sophie Permingeat, Caroline Bourgine, Gérard Poumaroux et L’Artchipel, Scène nationale de la Guadeloupe.

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