du mardi 14 au mercredi 15 octobre 2025
Comment Nicole a tout pété (une histoire de mine et du climat)
Frédéric Ferrer
Vertical Détour

Présentation
Ce n’est certainement pas un hasard si Nicole est le nom d’un ouragan de catégorie 1. Ce pourrait tout aussi bien être l’acronyme de Nouvelle Infrastructure Civile de l’Open-pit Lithinifère de l’Est, un projet de mine de lithium dans l’Allier. C’est aussi le nom d’un personnage qui a décidé de tout péter…
Mais Nicole est peut-être simplement tout cela en même temps ! Une histoire de mine et de climat. Une aventure aussi documentée que délirante, du climat et de la vie sur Terre. Une histoire absurde avec du lithium et du CO2. Une aventure qui met en jeu un tout petit territoire du monde et le monde lui-même, une mine et toutes les mines, une forêt et toute la planète, les habitants de l’Allier et ceux du Congo, un agriculteur et l’humanité entière…
Comme à son habitude, Frédéric Ferrer nous embarque, avec ses fidèles acolytes, au cœur d’un débat public tout aussi tourmenté que savant. Croisant analyses scientifiques et humour dévastateur, il réécrit à travers l’histoire du climat, une histoire d’aujourd’hui, spectaculaire et mondiale, celle, un peu folle, du vivant… jusqu'à ce que Nicole finisse par tout péter !
NOTE D'INTENTION
« La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre1 titrait le géographe Yves Lacoste en 1976, dans un livre fondateur de la géopolitique contemporaine. Et s’il s’était trompé ? Si la géographie ça servait d’abord à faire du théâtre ? Et à composer et mettre en jeu des mondes ?
Ce que je cherche avec cette folle histoire, c’est à faire théâtre du Climat et de son évolution, de la Terre et du vivant et des tentatives d’Homo sapiens de changer le cours des choses. Comment Nicole a tout pété (une histoire de mine et de climat) mettra en scène un débat public et une série d’évènements et tableaux spatio-temporels permettant de révéler une sorte d’histoire spectaculaire et mondiale du climat et du vivant, des origines jusqu’à la fin des temps. Il se présentera comme une succession d’interventions et de tableaux composant ensemble une aventure aussi documentée que délirante du climat et de la vie sur Terre, où Nicole aura un rôle central.
> Nous nous inspirerons d’un débat public réel, celui qui se développe depuis deux ans autour du projet de mine de lithium de l’Allier en France.
Ce débat met en jeu de multiples paroles :
- celles d’abord de ceux qui animent La Commission nationale du débat public (CNDP), autorité administrative indépendante qui garantit le droit de toute personne vivant en France à l’information et à la participation sur les projets et politiques qui ont un impact sur l’environnement et met à la disposition du public, documents, analyses, comptes-rendus de réunions…
- celles du porteur de projet de mine de lithium, la société multinationale Imerys et tous les spécialistes des mines et des impacts qu’elle emploie - celles des élus locaux des territoires concernés par le projet
- celles des opérateurs locaux de différents secteurs (ferroviaires, agricoles, forestiers…)
- celles des associations environnementales et citoyennes - celles surtout des habitants du territoire et des usagers des terres et des infrastructures
Ce débat est passionnant car il met en jeu la tentative de l’humanité de répondre au défi du changement climatique. Comment réduire nos émissions de CO2 et arrêter de modifier dangereusement le climat ? Comment assurer la transition de nos politiques de développement et de nos économies pour mettre en œuvre une présence au monde plus résiliente et protectrice du vivant et de la Terre ? Comment exploiter des ressources minières visant à extraire des matériaux stratégiques pour la transition écologique (lithium, cuivre, nickel…) en limitant les impacts environnementaux ?
Ce débat est passionnant parce qu’il met en jeu le singulier et l’universel, le local et le global, le temps court et le temps long. Il met en jeu l’exploitation possible d’une mine de lithium dans le département de l’Allier en France dans la première moitié du 21ème siècle et en même temps la très longue histoire du climat terrestre et de ses évolutions depuis des centaines de millions d’années. Il met en jeu la "transition écologique" de nos sociétés en questionnant les choix de sortie du CO2, qui prolongent de fait les politiques extractivistes en déplaçant le problème des hydrocarbures et du charbon aux minerais et métaux stratégiques pour des promesses d’électrification permettant des mobilités sans carbone. Il met en jeu ce que peuvent une mine de lithium et des batteries dans la grande et longue histoire du climat. Il met en jeu un petit territoire du monde et le monde lui-même, une mine et toutes les mines, une forêt et la planète Terre, les habitants de l’Allier et ceux du Congo, un agriculteur et l’humanité entière. » (...)
Frédéric Ferrer
1. Yves Lacoste, La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre, Paris, La Découverte, 2014 (première édition en 1976)
BIOGRAPHIE
Frédéric Ferrer crée son premier spectacle en 1994 avec Liberté à Brême de Rainer Werner Fassbinder, avant de concevoir des spectacles à partir de ses textes, explorant la folie et les dérèglements du monde à travers quatre cycles de créations.
Dans Les Chroniques du réchauffement, il propose une exploration des paysages humains du changement climatique, avec des créations comme Mauvais Temps (2005), Kyoto Forever (2008), Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer le réchauffement climatique (2011), et Sunamik Pigialik ? (2014), son premier spectacle jeune public.
En 2015, lors de la COP 21 à Paris, il présente Kyoto Forever 2, une mise en jeu des grandes conférences sur le climat avec huit comédiens internationaux. Il prépare pour 2025 Comment Nicole a tout pété, une histoire de mine et de climat. Depuis 2010, il développe un Atlas de l’anthropocène, une série de cartographies théâtrales du monde, dont des spectacles comme À la recherche des canards perdus et Les Vikings et les satellites. Il travaille actuellement sur sa 8ème cartographie, Géopolitique du petit pois, prévue pour 2026. En 2017, il lance les Borderlines Investigations, un cycle explorant les frontières du monde, avec des spectacles tels que Borderline(s) Investigation #0 et Borderline(s) Investigation #1 (2022). Il a également présenté au Festival d’Avignon Allonger les toits (2015) avec Simon Tanguy et Le Sujet des Sujets (2017), créé pour célébrer le 20ème anniversaire des “Sujets à Vif”. De 2019 à 2024, il mène le cycle Olympicorama, une réflexion sur les Jeux Olympiques, en plusieurs saisons et épreuves, associant sport et débats. En tant que géographe, il aime explorer les frontières des disciplines plutôt que leurs centres. Son processus créatif repose sur un « travail de terrain », qui nourrit ses fictions à partir de sources documentaires et d’espaces réels, faisant de l’espace un lieu des possibles. Après avoir dirigé Les Anciennes Cuisines à l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard (2005-2015), il développe depuis 2016 Le Vaisseau, un lieu de fabrique artistique au Centre de Réadaptation de Coubert, accueillant des résidences artistiques et des actions participatives. Frédéric Ferrer est Chevalier des Arts et des Lettres et Lauréat de l’Aide à la création dramatique du Centre National du Théâtre.
La compagnie Vertical Détour, fondée en 2001 par Frédéric Ferrer, auteur, acteur et metteur en scène, développe des spectacles mêlant écriture, oralité et image. Conçus à partir de sources documentaires, enquêtes de terrain et collaborations scientifiques, ses projets interrogent les enjeux contemporains à travers plusieurs cycles : Les Chroniques du réchauffement, L’Atlas de l’anthropocène, Borderlines Investigations et Olympicorama, autour des Jeux Olympiques. Les créations sont diffusées en France et à l’étranger, dans de nombreux festivals et lieux partenaires.
De 2005 à 2015, la compagnie a initié une fabrique artistique à l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard (93), puis, en 2016, Le Vaisseau, fabrique artistique au Centre de Réadaptation de Coubert (77), proposant résidences et projets participatifs avec patients, personnel et habitants du territoire. Vertical Détour est conventionnée par le Département de la Seine-et-Marne, la Région Île-de-France et le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France. Elle est en résidence au Centre de Réadaptation de Coubert – établissement de l’UGECAM Île-de-France.
Séances et tarifs
Générique
Conception et mise en scène : Frédéric Ferrer • Recherches et écritures : Clarice Boyriven et Frédéric Ferrer • Interprétation : Karina Beuthe Orr, Clarice Boyriven, Guarani Feitosa, Frédéric Ferrer, Militza Gorbatchevsky et Hélène Schwartz • Scénographie : Margaux Folléa • Costumes : Anne Buguet • Construction, régie générale et lumière : Paco Galán • Dispositif vidéo : Laurent Fontaine Czaczkes • Dispositif son : en cours • Prises de vues : Militza Gorbatchevsky • Assistanat à la mise en scène : Caroline Dubikajtis Patosz • Production, diffusion et médiation : Floriane Fumey • Assistante de production et administration : Bénédicte Gras • Administration : Flore Lepastourel • Communication : Lucie Verpraet
Production : Vertical Détour • Coproduction : Théâtre Durance – Scène Nationale de Château-Arnoux-Saint-Auban (04), Le Quartz – Scène Nationale de Brest (29), La Rose des Vents – Scène Nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq (59), ZEF – Scène Nationale de Marseille (13), CCAM – Scène Nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy (54), La Comète – Scène Nationale de Châlons-en-Champagne (51), Le Manège – Scène Nationale transfrontalière de Maubeuge (59), Théâtre La Passerelle – Scène Nationale de Gap et des Alpes du Sud (05) • Résidences : Maison Folie Wazemmes (59), Théâtre du Rond-Point – Paris (75), Le Vaisseau – fabrique artistique au Centre de Réadaptation de Coubert (77) • Soutiens : DRAC Île-de-France – Fonds de production • La compagnie Vertical Détour est conventionnée par le Département de la Seine-et-Marne, la Région Île-de-France et le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France • En résidence au Centre de Réadaptation de Coubert – établissement de l’UGECAM Île-de-France