du mardi 31 mars au vendredi 03 avril 2026

THÉÂTRE

Monde nouveau

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano

Théâtre des 13 vents CDN Montpellier

© Jean-Louis Fernandez
© Jean-Louis Fernandez
© Jean-Louis Fernandez
© Jean-Louis Fernandez

Présentation

Le contemporain est un morceau d’histoire particulier. Un bloc massif que des femmes et des hommes alimentent et font avancer, entraînant avec eux la grande roue de l’Histoire. Ils en sont les figurants anonymes, pris dans une machine infernale et détraquée : toujours le temps manque, l’angoisse galope, les machines calculent, la précarité règne, l’état d’urgence menace.  
 
Ces contemporains, dont nous sommes, vivent à l’heure de la nouveauté : nouvelles technologies, nouveaux produits, nouveaux projets… Traduction : individualisme, néolibéralisme et micro-choix personnels. Cette alliance inédite de technologie et de fragilité se traduit par une pénurie artificielle de temps, pour toute l’échelle sociale. Une faille possible. 
 
Ce moment du présent, avec ses lignes de force et de fracture, confère à la pièce l’échelle d’une pièce-monde, d’une machinerie qui exhibe les rouages, les rythmes, les affects dominants qui règlent et dérèglent la vie humaine. Est-ce à rire ou à pleurer ? A chacun de trancher en observant sur scène toute une mosaïque de situations et micro-actions inspirées de notre quotidien à nous.


L'ÂGE DES NOUVEAUTÉS
Nathalie Garraud & Olivier Saccomano

 « Dans nos dernières pièces, Un Hamlet de moins et Institut Ophélie, le sujet était l’Histoire. S’y machinait un rendez-vous obscur entre les époques, porté par de jeunes rôles shakespeariens coincés sur un escalier depuis 400 ans, ou par une femme seule se retournant sur un siècle d’images et de fantômes.

Dans Monde nouveau, notre sujet est le contemporain, pris d’un bloc, dans sa massivité pressante, son épaisseur géologique, ses lignes de force et de fracture. Si vaste et indéterminé que soit ce motif, il nous donne une échelle, celle d’une pièce monde, d’une machinerie qui exhibe ses rouages. En son sein tournent, à moins qu’ils ne la fassent tourner, des hommes et des femmes : des représentants de l’espèce humaine. Ce sont nos contemporains. Ils vivent à l’âge des nouveautés. Nouvelles technologies, nouvelle économie, nouveau produit, nouveau projet… Et ce contemporain se tient lui-même au point de bascule entre deux « néo » : un néolibéralisme qui forme les jours et les nuits du monde à son image et un néofascisme qui surgit en miroir.

Ce point de bascule (ou de fusion) a bien une histoire : celle des quarante dernières années qui ont progressivement façonné les rythmes, les régimes de perception, les affects dominants de l’humanité, et qui règlent tant bien que mal les formes du temps présent. Il a une généalogie, que le philosophe Grégoire Chamayou analyse comme la stratégie néolibérale déployée à l’échelle de plusieurs générations, dissolvant petit à petit la question « macro » du choix de société dans une société du micro-choix individuel. Il a des traits caractéristiques, que le philosophe Mark Fisher décrit comme une alliance inédite de la technologie et de la précarité, se traduisant par une pénurie artificielle de temps qui court d’un bout à l’autre de la chaîne sociale.

Monde nouveau ne retrace pas cette histoire, mais la saisit à son point de contemporanéité, c’est-à-dire à son point de brûlure ou de farce… Comme ont pu le faire, en leur temps, Le Procès de Kafka ou Les Temps modernes de Chaplin : des oeuvres qui dessinent une étrange mosaïque où une foule de situations et de micro-actions concrètes racontent, en même temps qu’elles l’affectent, une espèce humaine prise à son propre piège. »


BIOGRAPHIES

Depuis 2006, Nathalie Garraud (metteuse en scène) et Olivier Saccomano (auteur) développent un travail de troupe où chaque membre, selon sa discipline (mise en scène, écriture, jeu, costume, son, lumière) s’engage dans des cycles de création au long cours, alternant des pièces d’études à partir d’un texte existant et des pièces originales, sur un motif donné : Les Suppliantes (2006-2009) sur la forme tragique, C’est bien, c’est mal (2010-2013) sur la jeunesse, Spectres de l’Europe (2014-2016) sur la figure de l’étranger. Cette recherche a donné naissance à plusieurs pièces : Notre jeunesse (2013), Othello variation pour trois acteurs (2014), Soudain la nuit (2015), publiées aux éditions Les Solitaires Intempestifs. En 2018, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano codirigent le Théâtre des 13 vents CDN Montpellier où ils créent : La Beauté du geste (Les Solitaires Intempestifs), Un Hamlet de moins et Institut Ophélie diptyque (Les éditions Théâtrales) et Monde nouveau.

Séances et tarifs

Générique

Texte : Olivier Saccomano • Mise en scène, dramaturgie, scénographie : Nathalie Garraud • Avec : Florian Onnéin, Conchita Paz, Lorie-Joy Ramanaïdou, Charly Totterwitz (Troupe Associée au Théâtre des 13 vents), Eléna Doratiotto, Mitsou Doudeau, Jules Puibaraud / Cédric Michel (en alternance) • Costumes : Sarah Leterrier • Lumières : Sarah Marcotte • Collaboration scénographie et plateau : Marie Bonnemaison • Création sonore : Serge Monségu & Pablo Da Silva • Assistanat mise en scène : Romane Guillaume • Régie générale : Nicolas Castanier • Chef atelier décors (Théâtre des 13 vents) : Christophe Corsini • Cheffe atelier costumes (Théâtre des 13 vents) : Marie Delphin • Production : Jessica Delaunay, Mathilde Bonamy, Enora Desaphy


Production : Théâtre des 13 vents – CDN Montpellier • Coproduction : Comédie – CDN de Reims, La Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France, Scène nationale d’Albi-Tarn / GIE FONDOC, L’Empreinte – Scène nationale Brive-Tulle, T2G – CDN de Gennevilliers, Les Quinconces & L’Espal – Scène nationale du Mans, CDN Orléans / Centre-Val de Loire, Le Cratère – Scène nationale d’Alès / GIE FONDOC, Les Célestins – Théâtre de Lyon, Cité européenne du théâtre – Domaine d’O Montpellier / PCM2025, Le Manège – Scène nationale transfrontalière de Maubeuge • Avec le soutien de La Fonderie – Le Mans

On vous suggère