du mercredi 15 au jeudi 16 mai 2024

Théâtre

Odyssée

Pauline Bayle

Théâtre Public de Montreuil CDN

© Simon Gosselin
© Simon Gosselin
© Simon Gosselin
© Simon Gosselin

Présentation

L’Odyssée, une épopée paradoxale puisqu’elle ne raconte pas l’histoire d’un héros qui se bat mais au contraire celle d’un héros qui tente de revenir du combat. Il incarne cet être humain par excellence, faillible et ambivalent. Face à toutes les situations inédites qu’il traverse et pour lesquelles il n’a pas de manuel, Ulysse a peur, et c’est en éprouvant cette peur que le héros se sauve par la ruse. En ces temps où la contestation et la révolte s’immiscent dans l’espace public, Odyssée interroge la nécessité du danger. Sans céder aux vertiges de l’actualisation ou du péplum, la pièce exalte le dépouillement pour faire émerger l’imaginaire et la réflexion. Une œuvre à la forme hybride et ludique, qui place le texte d’Homère et la langue, orale et foisonnante, en son centre. L’espace, dépouillé, se dessine en fonction des tensions que les acteurs créent et laissent se défaire, au service d’un théâtre surprenant et généreux.  
   
En définitive, une Odyssée portée par un élan vital puissamment ancré dans le temps présent, et qui prend à cœur sa mission de donner à voir le monde de demain.    


Note d'intention
« Ulysse veut rentrer chez lui.
Après dix années de guerre à forger sa valeur dans le fer et la douleur, Ulysse veut rentrer chez lui. En quittant les rives de Troie, il espère, et comment ne pas le comprendre, que le retour sera aussi prompt que la guerre a été longue.
Mais aujourd’hui il s’interroge : voilà neuf ans qu’il erre en vain sur la mer et que sa terre natale se dérobe sans cesse sous les plis des eaux tortueuses. Alors Ulysse s’inquiète : et s’il avait traversé une guerre dont on ne revient pas ? Et si, malgré sa valeur, il n’avait pas de quoi payer le prix du retour ?
De ces questions, Homère tire L’Odyssée, une épopée unique et paradoxale puisqu’elle ne raconte pas l’histoire d’un héros qui se bat mais au contraire celle d’un héros qui tente de revenir du combat. Ainsi, tandis que L’Iliade racontait comment faire la guerre, L’Odyssée raconte comment s’en remettre. Bien qu’écrites par le même poète, les deux oeuvres n’ont rien à voir : si L’Iliade met en scène les di érents aspects de la force à travers la figure d’Achille, cette « machine de guerre, avec ses mains de feu et son courage de fer », L’Odyssée déploie les mille-et-un visages de la ruse à travers Ulysse, un héros qui ne brillera jamais tant par sa gloire que par sa capacité à s’en sortir.
Détachée du contexte exceptionnel de la guerre, L’Odyssée donne ainsi à voir un homme en temps de paix qui évolue dans son environnement naturel, questionnant la place de l’homme mortel sur Terre. En cela, les aventures d’Ulysse n’ont rien d’un périple hasardeux qui le bringuebalerait aux quatre coins du monde. Au milieu du foisonnement de ses péripéties se tisse en e et le portrait d’un homme fait de creux et de contradictions qui, soumis aux vents contraires du destin, est prêt à tout pour sauver sa vie et retrouver les siens. Et toujours cette interrogation lancinante qui le guette : et si les épreuves et l’absence avaient creusé entre lui et le monde un fossé trop profond pour être comblé ?
Poursuivre un processus commencé avec L’Iliade en novembre 2015 en s’attelant cette fois-ci à l’adaptation de L’Odyssée me semble évident. Cette deuxième étape de travail permettra à la fois d’approfondir la proposition d’Iliade et à la fois de l’amener sur des territoires de création encore vierges, propres à cette deuxième épopée. In fine, cette nouvelle création sera le moyen de représenter ces deux oeuvres fondamentales dans la continuité l’une de l’autre sous la forme d’un diptyque.
En ces temps où la contestation et la révolte s’immiscent dans l’espace public tandis que les inégalités se creusent et que le repli sur soi-même menace, et si la voix d'Homère venait allumer la lueur d'une nouvelle perspective ? »
Pauline Bayle


Biographie
Formée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Pauline Bayle fonde sa compagnie en 2011 et lui donne le nom de sa première pièce, À Tire-d’aile. Son spectacle suivant À l’ouest des terres sauvages, présenté au Théâtre de Belleville, est distingué par le jury du Prix des Jeunes Metteurs en Scène, organisé par le Théâtre 13 à Paris. En 2014, elle joue sous la direction de Christian Schiaretti dans Le Roi Lear puis de Sandrine Bonnaire et Raja Shakarna dans Le Miroir de Jade en 2015. Cette même année, Pauline Bayle adapte et met en scène Iliade, puis Odyssée en 2017, d’après les deux épopées d’Homère où cinq comédiens interprètent tous les rôles. En 2018, le Syndicat de la Critique lui décerne le Prix Jean-Jacques-Lerrant de la révélation théâtrale pour ce diptyque. Parallèlement, elle met en scène une adaptation du roman Chanson douce de Leïla Slimani au Studio Théâtre de la Comédie-Française en 2019. Au cours de la saison 2019-2020, elle travaille à sa nouvelle création, une adaptation des Illusions Perdues de Balzac. Le spectacle est créé en janvier 2020 à Albi avant de partir en tournée. En 2022, le spectacle remporte le le Grand Prix du meilleur spectacle théâtral de l’année du Syndicat de la Critique. En juin 2021, Pauline Bayle est invitée par l’Opéra-Comique à mettre en scène L’Orfeo de Claudio Monteverdi, sous la direction musicale de Jordi Savall, avec le chœur et l’orchestre du Concert des Nations. Depuis le 1er janvier 2022, la metteuse en scène dirige le Théâtre Public de Montreuil.

Voir, écouter et lire

Le Monde

C’est un Ulysse plein de vigueur théâtrale et humaine, un retour sur soi et l’autre dans un monde où la prometteuse Pauline Bayle n’a pas peur du combat

Séances et tarifs

Générique

Adaptation : Pauline Bayle, d'après Homère • Mise en scène : Pauline Bayle • Avec : Najda Bougeois, Soufian Khalil, Viktoria Kozlova, Loïc Renard, Paola Valentin • Assistante à la mise en scène : Isabelle Antoine • Assistante à la mise en scène en tournée : Audrey Gendre • Scénographie : Pauline Bayle • Assistante à la scénographie : Lorine Baron • Lumières : Pascal Noël • Costumes : Pétronille Salomé • Régie générale, lumière : Jérôme Delporte, Antoine Seigneur-Guerrini, Alain Larue • Régie plateau : Lucas Frankias, Juergen Hirsch


Production : Compagnie À Tire-d’aile • Production déléguée en tournée : Théâtre Public de Montreuil - Centre dramatique national • Coproduction : MC2 : Grenoble, Scène nationale d’Albi, La Coursive-Scène nationale-La Rochelle, TPA – Théâtre Sorano, TDC – Théâtre de Chartres et l’Espace 1789, scène conventionnée Saint-Ouen • Avec la participation artistique du Jeune théâtre national • Avec le dispositif d’insertion de l’École du Nord, soutenu par la Région Hauts-de-France et le Ministère de la Culture

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