Le jeudi 22 février 2024 à 20h

Théâtre

Borderline(s) Investigation #2

Frédéric Ferrer

Vertical Détour

© Mathilde Delahaye
© Mathilde Delahaye
© Mathilde Delahaye

Présentation

Études, cartographies, démonstrations… il y a du fond et de la prophétie dans les cours magistraux et désopilants de Frédéric Ferrer. Le nouveau rapport public du GRAL (Groupe de Recherche et d’Action en Limitologie) se penche cette fois sur le devenir de l’espèce humaine sur Terre, et ce n’est pas fameux ! L’occasion de disserter climat, frontières et limites (de la Terre, l’humanité, les corps...). D’évoquer les épinards de Melissa, l’hypothèse de vivre sur Mars ou encore l’équation de Kaya.  

Ces sujets vous semblent rébarbatifs ? Si le fond du propos est sérieux, étayé de sources documentaires authentiques et d’enquêtes scientifiques, son traitement lui est hautement jubilatoire.  
Géographe dans une autre vie, Frédéric Ferrer adore questionner le monde contemporain. Auteur, metteur en scène mais aussi acteur, il campe ici l’un des quatre spécialistes convoqués au chevet de la planète. Tous plus extravagants les uns que les autres.     
  


Note d'intention

Un diptyque
Borderline(s) Investigation #1 (création 2018) aborde la thématique de l’effondrement, écologique et civilisationnel, et interroge la disparition des Vikings du Groenland. Borderline(s) Investigation #2 (création 2022) propose un changement d’échelle d’observation, afin de pouvoir passer de l’universel à l’individu, du global au local, de la civilisation au sujet, des choix de développement que font les sociétés à la question du corps et des corps vivants auxquels ces choix s’imposent. L’écriture de Borderline(s) Investigation #2 se nourrit notamment des travaux de recherche scientifique en micro-géographie, biologie, exobiologie, écologie et médecine, afin d’interroger les limites du vivant à l’échelle de l’être (humain et non humain).

Un colloque idiot
Chacune des Borderline(s) investigations prend la forme d’un colloque ou d’un rapport public. Ce colloque ou ce rapport sont idiots. Idiot, comme le définit le philosophe Clément Rosset dans son essai Le réel traité de l’idiotie, où "idiôtès, idiot" signifie "simple, particulier, unique". Borderline(s) investigations 1 et 2 sont donc simples, particuliers, uniques. Voire absurdes. Avec des experts internationaux simples, particuliers et très uniques aussi. Voire absurdes.

L’écriture et la mise en scène des Borderlines investigations ou l’art de la parenthèse
« Je travaille l’écriture de chacun de ces 2 spectacles, à partir de différents matériaux que l’équipe artistique du projet emprunte au réel observable. Ils sont issus des relevés de terrain que nous faisons à partir des cas d’étude que nous sélectionnons, d’enregistrements in situ, d’articles scientifiques ou d’enquêtes de journalistes, de prises de parole publiques, de discours officiels, de cartes, photos, images satellites, rapports, courbes, graphiques, vidéos, entretiens avec des témoins, connaisseurs et praticiens du territoire observé, experts et spécialistes des questions auxquelles nous nous intéressons.
Cette récolte, tous azimuts, permet à chacun des acteurs / chercheurs de devenir un "expert" du sujet traité. Les différents matériaux récoltés sont ensuite travaillés puis utilisés sur scène pour nourrir ces Borderline(s) investigations, qui se présentent comme une sorte de colloque où réel et possibilités fictionnelles se mêlent sans cesse.
Le récit proposé procède de l’art de la parenthèse afin de toujours "augmenter" le discours de réalités possibles et argumentées, qui documentent autant qu’elles ouvrent de nouvelles perspectives de récit. De parenthèses en parenthèses, et de liens en liens, la narration avance ainsi, semblant fuir en permanence son sujet et y revenir sans cesse par des boucles de rétroaction, pour composer au final un tableau, d’agencements des éléments de réel très idiot.
La scénographie des Borderline(s) investigations s’inspire des scénographies réelles des colloques, mais multiplie les loupes et les écrans, afin de donner corps à plusieurs points de vue en même temps et nourrir l’enquête dans une sorte de kaléidoscope visuel et dramaturgique du sujet traité. Borderline(s) Investigation #2 s’inscrira donc dans la continuité dramaturgique de Borderline(s) Investigation #1. Mais il proposera un changement d’échelle d’observation, en allant frayer de plus près avec le vivant et ses différents "corps". Sans abandonner la dimension multiscalaire de tout évènement. Ce changement d’échelle permettra ainsi de créer de nouvelles relations, et d’élaborer un discours plus systémique de l’infiniment petit à l’infiniment grand, d’une bulle de transpiration sur une feuille d’épinard à la planète Mars, d’une affectation physique vécue comme une souffrance imposée, au fonctionnement des sociétés de contrôle, d’un sentiment de déformation du cerveau à la modification actuelle rapide du vivant. Le récit et la dramaturgie seront ainsi tissés d’agencements et de boucles, d’enchaînements et d’association et produiront au final un colloque assez absurde. Car j’ai foi en l’avenir et suis rempli d’espoir. »
Frédéric Ferrer


Biographie
Auteur, acteur, metteur en scène et géographe, Frédéric Ferrer crée des spectacles qui interrogent notamment les figures de la folie et les dérèglements du monde, à travers plusieurs cycles artistiques, nourris d’enquêtes de terrain et de sources documentaires. Dans Les chroniques du réchauffement, il met en scène une grande conférence onusienne, le tourisme polaire et la disparition des ours ; dans l’Atlas de l’anthropocène, un cycle artistique de cartographies théâtrales entre conférence et performance, il traite de territoires et de sujets inattendus, des canards aux vikings, du moustique-tigre aux exoplanètes et aux morues ; et dans les Borderlines Investigations, il s’intéresse aux frontières et nouvelles limites terrestres. En 2019, il commence un nouveau cycle en partenariat avec La Villette, Olympicorama, proposition de mise en jeu des jeux olympiques, en plusieurs saisons et plusieurs épreuves jusqu’en 2024. Dans sa démarche, et semblable au géographe, qui fut longtemps considéré comme le spécialiste de rien, il aime davantage les frontières que le coeur des disciplines et développe des hypothèses et raisonnements souvent absurdes et décalés, se jouant de nos perceptions. Ses spectacles ont été présentés dans de nombreux théâtres et festivals en France et à l’étranger.

Voir, écouter et lire

16/12/2022

Toute la Culture

Ferrer nous offre des outils et des sources d’espoir. Non tout n’est pas perdu, car quelquefois, le hasard se mélange aux mathématiques. Cela donne du grand et beau théâtre où le plaisir de jouer est communicatif !

Séances et tarifs

Générique

Écriture et mise en scène : Frédéric Ferrer • Dramaturgie et recherches : Clarice Boyriven • Avec : Karina Beuthe Orr, Guarani Feitosa, Frédéric Ferrer, Hélène Schwartz, Militza Gorbatchevsky ou Clarice Boyriven • Régie générale, lumière et construction : Paco Galán • Accessoires - Scénographie : Margaux Folléa • Costumes : Anne Buguet • Fabrication d’accessoires : Julia Diehl • Dispositif son et vidéo : Vivian Demard et Laurent Fontaine Czaczkes • Prise de vue : Militza Gorbatchevsky • Assistanat à la mise en scène : Linda Souakria • Création sonore : Clarice Boyriven • Production - Diffusion - Médiation : Floriane Fumey • Administration : Flore Lepastourel • Communication : Lucie Verpraet


Production : Vertical Détour • Coproduction : La Villette, Paris (75), Théâtre Nouvelle Génération Centre Dramatique National de Lyon (69), La Comète-Scène nationale de Châlons-en-Champagne (51), Le Moulin du Roc Scène nationale de Niort (79), La Halle aux Grains Scène nationale de Blois (41), Théâtre Durance Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création - pôle de développement culturel de Château-Arnoux-Saint-Auban (04), Le Gallia Théâtre Cinéma Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création de Saintes (17), Points communs - Nouvelle scène nationale Cergy-Pontoise/Val d’Oise – Cergy (95), Scène nationale - Carré-Colonnes / Bordeaux - Métropole (33) • Avec le soutien du Vaisseau – fabrique artistique au Centre de Réadaptation de Coubert (77), de la SPEDIDAM, de la DRAC Île de France et du Département de la Seine et Marne • La compagnie Vertical Détour est conventionnée par le Département de la Seine et Marne, la Région et la DRAC Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication. Elle est en résidence au Centre de Réadaptation de Coubert – établissement de l’UGECAM Île-de-France.

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