Mardi 24 mars
Chronique d'un théâtre en confinement #7
nouvelles de l'équipe
par Amélie Huet
Le jour où tout a basculé…
Elle est rentrée tôt ce jour-là, les bras embarrassés de trucs et d’autres, je n’y ai prêté aucune attention.
Le lendemain, comme à mon habitude j’ai ronronné dans son oreille, à l’heure où le réveil sonne. Mais cette fois-ci, elle n’a pas fait le sempiternel saut du lit, le visage d’humain encore engourdi par la longue nuit de sommeil… et j’ai bien cru que c’était mon jour de chance, câlins à volonté pour la journée ! Mais non, c'eût été trop chic… À la place, elle a parcouru tout l’appartement : fait des allers-retours entre salon – cafoutche ; cafoutche – salon ; farfouillant à droite, à gauche… Mes yeux, toujours vifs, n’arrivaient plus à la suivre. Le stress et l’épuisement m’ont alors envahi, et j’ai bien cru qu’on allait devoir fuir cette grotte que je trouvais enfin à mon aise !
Jusqu’à ce que je comprenne, qu’elle s’agitait ainsi pour installer un coin, comme jamais je n’en avais connu de notre vie ensemble et qu’elle ne restait pas à la maison pour profiter de ma douce compagnie, mais pour rester immobile sur cette chaise devant ce cadre illuminé. Ah l’espèce humaine… toujours pressé, absente, ou indisponible... Et je vous passe le « brouhaha » ambiant… de ma vie de félin, je n’avais jamais vécu ça. Elle entretient ses relations en parlant fort dans des boîtes qui s’illuminent… et ne cesse ses monologues interminables et son décompte jour après jour. Je crois qu’elle devient folle. Ma maîtresse est visiblement grégaire… et n’est décidément pas faite pour rester face à elle-même (ce que je vis, tous les jours de ma vie, au passage…). Le Jour 4, ç’en était trop. Quatre jours sans une vraie sieste. Vous savez cette sieste où nous, l’espèce des félidés, nous plongeons dans un sommeil profond et réparateur ? Alors j’ai fait mine d’être fâchée, sur mon coussin rose, les moustaches tournées face au mur.
Je crois qu’elle a compris le message : à présent, elle cède à tous mes caprices de chat ! Sauf pour les croquettes, elle n’a malheureusement pas oublié mon régime. En revanche, et de toute évidence, pour elle, pas de régime. Elle noie sa privation de contact humain dans les biscuits et autres mets de qualité médiocre… C’est elle qui, dans quelques jours, devra s’y mettre à son tour. D’ailleurs, ça lui ferait du bien de se lever un peu de sa chaise pour aller m’acheter des croquettes : c’est l’heure de ma sieste.
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