du jeudi 14 mars au samedi 19 octobre 2024

Expo

Naam Na La Le sel, le vent

Charlotte Yonga

_Invitée par Yohanne Lamoulère

© Charlotte Yonga
© Charlotte Yonga
© Charlotte Yonga
© Charlotte Yonga

Présentation

Deuxième vernissage de la saison avec une exposition signée Charlotte Yonga, autour d'une thématique universelle, l'amour ! Une soirée conviviale, à la rencontre de cette photographe talentueuse.

Charlotte Yonga capture de manière intuitive et sensible les personnes qu'elle rencontre, dans leur ville, dans l’intimité de leur lieu de vie révélant des instants a priori ordinaires…

Avec Naam Na La au Sénégal et Salt Wind à Malte, elle explore la complexité des relations intimes confrontées aux normes et contraintes sociales. Ces séries célèbrent toutes les formes d’amour, souhaitant proposer un regard libéré des clichés, pour exprimer leur ambiguïté, leur inconstance, leur fluidité et leur fierté. Parcourir ces images, c’est s'immerger dans un univers d’une douceur rugueuse, au cœur d’une apparente simplicité, qui n’est pas sans aspérités. L’amour y est représenté sous toutes ses facettes : d’une mère vers un fils, entre ami•e•s, dans ce qui pourrait être - ou ne plus être - un couple. Cette recherche multiple et complexe se fait ode aux amours polymorphes et organiques, habitées d’une part d’instabilité et de lacune que l’on devine en creux et au creux de vastes paysages, où la torpeur rivalise avec l’infini, le manque avec l'espoir.

En regard de ces images empreintes de réalisme, de force et de fragilité, la photographe dévoilera quelques-uns de ses dessins qu’elle nomme "saynètes thérapeutiques". Une pratique résolument abstraite pour tracer de nouvelles voies vers l’amour, de soi, de l’inconscient, dans ses reliefs et ses failles, ses vides et ses pleins.


« En mai 2021, j’ai été invitée à un programme de résidence artistique au Sénégal, dont le thème était "L’Amour". J’ai passé un mois avec ce mot en tête, dans une démarche très intuitive. De retour en Europe, alors que je découvrais mes films développés, je recevais un sms d’Assane qui avait posé pour moi à Dakar. Il m’écrivait "Naam Na La" traduisant cette expression wolof par "J’ai la nostalgie de toi". Ces mots faisaient écho à l’Amour tel qu’il m’émeut et tel que j’avais inconsciemment voulu le révéler. L’amour vécu dans son sentiment d’immensité et d’éternité autant que dans ses lacunes et ses failles. L’Amour potentiellement incertain, trouble, ambivalent, persistant dans les corps et les gestes, jusque dans les décors et les couleurs, rayonnant à travers ses vides et ses pleins. De consolantes vues océaniques et végétales jalonnent le récit comme des bouffées d’oxygènes, métaphorisant l’espérance, la fécondité et l’infini. »

Charlotte Yonga


BIOGRAPHIE
Charlotte Yonga est née en 1985 à Paris, d’une mère française et d’un père camerounais. En 2010, elle obtient le diplôme de l’École Supérieure d’Arts de Paris-Cergy avec les félicitations du jury. Durant son cursus son attrait pour le portrait l’incite à privilégier le médium photographique. Afin de déplacer le regard qu’elle porte au sujet, elle explore les qualités expressives spécifiques à d’autres médias, la vidéo, le son et l’installation. Son approche photographique, imprégnée de dramaturgie, hérite d’une certaine tradition documentaire et est traversée par des questions liées à la notion d’individualité soumise à la délocalisation et aux regards croisés Nord-Sud.

Ses portraits sont régulièrement publiés dans les titres de presse Le Monde, M le Magazine, Libération, L’Obs... Son travail a été exposé en France au Festival Circulations, à Paris Photo, à la Galerie 31 Project et au Muséum du Havre, à M.Bassy Hambourg en Allemagne, à la Biennale de Casablanca au Maroc, à Bandjoun Station au Cameroun, au LagosPhoto Festival au Nigeria, à la Conciergerie (Paris 1er), à la Lobot Gallery (San Francisco), au festival Vidéoformes (Clermont-Ferrand), au festival MAP de Toulouse, aux Rencontres de la photographie d’Arles et au Grand Palais (mention spéciale du jury SFR jeunes talents).

Voir, écouter et lire

19/08/2016

La Nouvelle République

À l'arrivée, ce travail donne des images saisissantes, épurées et incroyablement esthétiques.